FANFICTION: Breaking Dawn by Edward

Je ne sais pas vous mais moi, j'aimerais avoir toute la saga Twilight entièrement réécrite du point de vue d'Edward! Le rêve...

 

J'ai eu l'occasion de lire Midnight sun et j'ai adoré, un peu de plaisir prolongé. Je me suis donc essayé sur Breaking dawn!

Bon, n'est pas Stephenie Meyer qui veut mais cela permet de rester dans l'ambiance et je suis restée super fidèle au bouquin...

 

Enjoy;-)

 

 

BREAKING DAWN (EDWARD)

 

 

CHAPITRE 1

 

Il m’était plus facile de laisser s’éloigner Bella maintenant que j’avais pu lui offrir une voiture digne de sa capacité inimaginable à attirer le danger. Sa Chevrolet ayant rendu l’âme sans aucune aide de ma part d’ailleurs (cette pensée me fit sourire), j’avais été autorisé à la remplacer par la voiture de mon choix. Toutes les voitures étaient les mêmes pour Bella, mais pour moi, celle-ci était synonyme de sécurité. Sans doute trop, j’avais vraiment tendance à exagérer les choses mais même si j’avais confiance en sa conduite, (que pouvait-il lui arriver à l’allure à laquelle elle conduisait ?) Le danger pouvait venir d’ailleurs et comme elle attirait les catastrophes comme personne…

Par contre, sa voiture « d’après », la Ferrari rouge que je lui avais choisi était réellement ostentatoire ! Je ne savais pas trop si la Bella « d’après » l’apprécierai. Alice avait voulu l’essayer dès qu’elle m’avait vu l’acheter. Mais Bella était si différente. Elle n’avait jamais été une humaine ordinaire, serait-elle un vampire ordinaire ? J’en doutais et pourtant, je lui avais quand même acheté la voiture qu’elle aurait détesté humaine. Imaginai-je vraiment que la transformation allait radicalement la changer ? Elle aimait les vieilles choses mais il me paraissait inconcevable qu’un vampire puisse ne pas aimer la vitesse. Impensable même. Bella, un vampire, comment serait-elle ? Incomparable, je n’en doutais pas.

 

Tout était prêt pour notre mariage, quel mot merveilleux, je souris. Alice avait vraiment réalisé un travail admirable. Je ne me rendais rarement compte de la chance que j’avais d’appartenir à cette famille. Comme les miens étaient bons pour moi, chacun à leur façon. Et comme j’étais heureux à cet instant, rempli d’espoir et de joie. Jamais je n’aurais pu imaginer pareil bonheur, jamais je n’aurais ni même cru y avoir droit. Tout était parfait. J’allais épouser la femme que j’aimais par-dessus tout au monde, celle pour laquelle je donnerai tout et cela ne serait sans doute pas assez. Elle serait mienne et je serai sien à jamais. Pour l’éternité. Cette pensée me fit frémir. Je savais que je devrais m’acquitter de ma part du soi disant « contrat ». Bella acceptait de m’épouser, et je devais la transformer en monstre. Telle était sa volonté. J’en étais heureux, la garder à jamais à mes côtés… Mais je pensais avant tout à elle, la priver de son âme, son essence, sa vie d’humaine, elle allait passer à côté de tant de choses. Me le reprocherait-elle un jour ? Peut-être pas tout de suite, mais dans vingt, trente ou même cent longues années ? Ne tomberait-elle pas dans l’ennui dans lequel j’étais avant son arrivée ? Je sais qu’elle m’aimerait toujours, la transformation la figerai dans cet état, mais peut-être d’autres sentiments grandiraient à mon égard comme la rancune de ne pas lui avoir offert une vie complète, la possibilité d’être mère…

Je devais lui en parler. Avait-elle seulement bien pesé les choses ? Savait-elle réellement ce que cela impliquait ? Mais Bella était tellement têtue, jamais elle n’accepterait mes arguments. Elle serait certaine de savoir ce qu’elle veut et ce qui est bien pour elle. Cela n’empêche, elle n’avait pas mon expérience, je me devais de ne rien lui cacher, lui laisser le choix. Victoria morte, elle ne devait plus avoir peur pour sa vie et puis, je veillais sur elle. Rien ne lui arriverait et ensemble, nous trouverions une solution pour lui offrir une vraie vie humaine puis inhumaine afin que je puisse la garder pour toujours à mes côtés…

J’avais décidé de lui faire part de mes inquiétudes, peut-être ce soir.

Pour l’instant, j’avais d’autres questions à régler, toutes aussi importantes d’ailleurs ! Mais tellement embarrassantes… Je n’avais pas oublié l’autre part du contrat que je devais remplir. Décidément, elle avait obtenu tout de moi. Mais comment lui refuser quoi que ce soit ?

Afin d’être prêt et ne pas la … blesser, ce terme était suffisamment horrible à imaginer (je me refusais à penser à pire), je me devais de me préparer, ne rien laisser au hasard. Je devais trouver Carlisle, j’avais déjà suffisamment repoussé ce moment.

 

« Son costume est magnifique, il est merveilleux, quel heureux moment. Je savais qu’il aurait droit au destin le plus extraordinaire. » Esmé. Elle était heureuse de mon bonheur. Quelle adorable mère. Je m’en voulais parfois de penser que nous étions des monstres quand je voyais les sentiments, l’amour que renvoyait Esmé. Elle, vampire et parfois bien plus humaines que certains humains. Elle m’entendit arriver dans son dos.

-Oh Edward, j’étais en train de vérifier ton costume. Tout est parfait. 

- Je sais, la remerciai-je. Mon bonheur est parfait, et tu sais que ma famille, toi, Carlisle, y êtes aussi pour beaucoup. Tu m’as enseigné l’amour, la compassion, toutes ces bonnes choses. Tu as construit notre famille autour de l’amour, je ne fais que l’agrandir.

- Tu fais bien plus que ça Edward, tu as ramené l’espoir dans nos cœurs. Ne vois-tu pas la façon dont nous vivions avant ? Et maintenant ? Nous ne nous cachons presque plus, nous côtoyons des humains ! Nous ne sommes plus fuis, mis à part, craint. J’ai vraiment l’impression d’être humaine, de vivre ! Mon ange, tout ça c’est grâce à toi !

- Non, c’est grâce à Carliste, à toi, à nos années de discipline et à notre volonté. Tu sais, continuai-je, embêté par ce que je devais lui avouer. Quand Bella sera des nôtres, je veux dire, un nouveau-né, nous devrons sûrement retrouver notre anonymat et rester éloigné des humains, durant quelques années du moins. Ou peut-être, juste elle et moi. Je ne veux pas te priver à nouveau d’une vie retrouvée.

- Ne t’inquiètes pas Edward, je suis persuadée que Bella nous surprendra, elle l’a toujours fait. Et même si nous devons déménager, ne vivre qu’entre nous, je préfère ça à vous savoir loin de moi. Et puis, ça ne sera jamais comme avant. Je veux dire, Bella a apporté énormément de joie avec elle. Et de catastrophes j’en conviens ! Mais tes frères, Alice, tous, nous nous sentons revivre depuis qu’elle est arrivée dans ton cœur.

-Merci, Esmée. Je la serrai dans mes bras. Tu as toujours trouvé les mots, les attitudes pour me réconforter ! Sais-tu où est Carlisle, je l’ai entendu rentrer ?

-Il téléphone, je crois qu’il est en train de régler certains détails sur l’île afin que tout soit prêt et que vous ne soyez pas trop dérangés. L’équipe de nettoyage devrait passer deux fois par semaine.

-Ca sera parfait. Merci encore de nous prêter ton île Esmée.

-Cesse de me remercier, c’est mon cadeau et j’espère que vous y serez heureux. Autant si ce n’est plus que je l’ai été ! Elle riait.

 

Je trouvais Carlisle dans son bureau, comme tout le monde, ses pensées tournées sur le déroulement de la journée de demain.

-Carlisle, j’aurais souhaité te parler de quelque chose, d’assez personnel en fait.

J’étais ridicule, et dire que Bella me pensait toujours maître de mes émotions et sentiments. J’étais à nouveau un jeune homme allant demander conseil à son père, avec l’embarras et la gaucherie que le sujet nécessitait. Je pensais, à cet moment précis comme il aurait été aisé que mon père puisse lire dans mes pensées ! Les paroles à voix hautes étaient parfois difficiles à formuler et mon don me permettait très souvent de libérer les autres de ce fardeau. Je ne les laissais que très rarement formuler des paroles qui pouvaient leur coûter, coupant court à toute discussion car je savais déjà ce qu’ils avaient à avouer. J’aurais voulu qu’il en soit de même pour moi, maintenant.

-De quoi s’agit-il Edward ? Souhaites-tu que je te rassures quand à l’engagement que tu t’apprêtes à prendre ?

Je savais qu’il plaisantait, sans doute pour me détendre et me permettre de continuer sans embarras.

-Et bien, je ne savais pas qu’un jour, je te parlerai de cela mais j’ai besoin de connaître ton avis, ton expérience sur un sujet plus intime afin d’être… préparé. Vois-tu, Bella et moi, et bien, je sais ce que cela implique Carlisle, je ne veux pas lui faire du mal.

Mon dieu, quel discours décousu et si mal pensé. Je remis tout à plat dans ma tête.

-Je t’ai rarement vu si incohérent, fils, mais j’ai compris à quel sujet tu faisais allusion. Que souhaites-tu savoir ? Il respira un grand coup.

-Sais-tu que cela n’est pas sans danger pour Bella ? Continuat-il. J’ai confiance en toi, j’ai déjà été témoin du contrôle dont tu fais preuve. Rien ne t’es impossible, sais-tu que je t’admire vraiment ?

-Carlisle, je ne vais pas à la pêche au compliment, je ne t’arriverai jamais à la cheville quand à la maîtrise de soi. Tu sais que j’aime Bella, c’est la raison pour laquelle je me contrôle si bien, elle est tout pour moi. Mais jamais je ne pourrai me comparer à toi, tant de retenu devant du sang humain, inconnu, je pourrai facilement sombrer. Pas toi, c’est moi qui t’admires pour ça.

-Assez d’échanges de civilité ! Que souhaites-tu savoir ?

-Et bien, je ne sais pas ce que je ressentirais quand, je la posséderai. J’éprouve un amour si fort, si intense, je la désire plus que tout et cela m’effraie. Je pourrai facilement perdre le contrôle, la blesser par un excès d’amour car ça ne pourrait être qu’un accident. Hors, je refuse cette possibilité et je crois, que j’ai besoin de m’y préparer. Savoir comment cela va se passer, ce que je vais ressentir, je ne peux rien laisser au hasard. J’ai épuisé tant de forces pour la protéger, je refuses de risquer de tout perdre par ma seule ignorance. Que ressentons nous ?

-L’amour physique n’est pas à prendre à la légère Edward. Tu as raison de t’y préparer. Tu sais que cela risque d’être réellement dangereux pour Bella ? Ne vaudrait-il pas mieux attendre sa transformation ? Qu’elle soit aussi forte que toi ?

-Bien sûr, je sais tout ça, je l’ai déjà prévenue. Elle est si têtue et elle veut vivre cette expérience, en tant qu’humaine. Je crois que nous l’avons effrayé en lui parlant des nouveau-nés et elle a peur de n’être plus la même, de ne plus avoir les mêmes envies, les mêmes besoins. C’est inévitable et tu sais à quel point je me répugne à l’idée de la priver de toutes ces expériences humaines. Alors, si je pouvais, juste lui faire l’amour, sans la blesser, peu importe mon plaisir, si je ne peux entièrement me laisser aller. Seule compte son bonheur, et sa sécurité. Je dois savoir à quoi m’attendre, je dois m’y préparer. Ce que je ressens quand je suis avec elle est si fort, j’ai peur de ne pas réussir à me contenir.

-C’est une sensation très puissante, qui ne ressemble à rien d’autre, je n’ai pas de mots pour te l’expliquer. Tu devras le découvrir par toi-même. Mais nos tempéraments sont tellement changeants. Tu sais comment une émotion violente peut nous altérer de manière permanente et parfois même nous laisser hors contrôle de nous même. La raison prend difficilement le dessus sur nos émotions intenses. Mais ne t’inquiètes pas pour cela, tu es prêt, j’ai foi en toi Edward.

-Ne penses-tu pas qu’une émotion si intense, comme ce que je ressens pour elle puisse me changer radicalement ?

-Bella t’a déjà complètement changé, me rétorqua-t-il

-Pourtant, tu as dit que j’avais raison de m’y préparer. Le danger est donc réel.

- Il l’est, mais c’est justement ce travail sur toi-même, cette appréhension que tu as qui fait que tu es prêt. Tu as effectué le travail préparatoire. J’ai confiance en toi. Tu as bien réussi à boire son sang, ce sang qui chante pour toi comme aucun autre. Et tu t’es arrêté. Ton amour pour elle est encore plus fort que ce dont tu as conscience.

-J’espère être digne de la confiance que vous semblez tous m’accorder. Je soupirai. Ce n’est pas tout, j’ai également une autre requête à te faire.

-Continue

-Et bien, j’ai promis à Bella de me charger moi-même de sa transformation, le moment venu. Tu sais à quel point cela me répugne mais elle est incontrôlable et vous semblez tous d’avis qu’il s’agit de la meilleure solution. Cependant, je ne peux me résoudre à la mordre, vois-tu ? Je ne supporterai pas d’observer la cicatrice laissée par ma morsure sur sa peau délicate, pour l’éternité.

-Je ne vois pas bien comment pouvons nous nous y prendre autrement. Tu sais que le venin est sécrété dans notre bouche, il n’y a pas d’autres moyens.

-Et bien, ne serait-il pas possible de recueillir le venin et de le lui injecter ?

-Si bien sûr, me sourit-il. Je m’en veux de ne pas y avoir songer moi-même. Cela s’avèrerait d’ailleurs beaucoup moins dangereux pour elle. Je devrais trouver une seringue, un contenant suffisamment solide pour résister à l’acidité du venin. Quelque chose qui ne fondrait pas à son contact. Ne t’inquiètes plus, je me charge de cela.

 

 

Comme chaque soir, je rejoignis Bella dans sa chambre. Son père dormait, je pouvais apercevoir ses rêves agités. La journée de demain le rendait anxieux, il voyait Bella se prendre les pieds dans sa robe et l’entraîner dans sa chute. Cette vision me fit sourire, elle en était bien capable et pourtant, elle était à mes yeux l’être le plus gracieux qui soit.

Bella m’embrassa dès que je franchis sa fenêtre.

-Je t’ai manqué à ce point ? Cela fait à peine quelques heures passé loin de l’autre, je doute qu’elles étaient aussi longues pour toi qu’elles ne l’ont été pour moi.

-Tu sais bien que je n’ai pas encore ta capacité à relativiser le temps qui passe.

Je sursautais sur le mot « encore », je n’allais donc jamais m’y résoudre ?

-Mais, continua t-elle, tu sais combien nous avons besoin de répéter. Elle m’embrassa et commença à déboutonner ma chemise.

Elle était bien plus habile que la première fois où elle avait tenté d’obtenir de moi ce que je m’étais toujours refusé ne serais-ce que d’envisager. Aujourd’hui, nous étions là, enlacés. Je la roulais à l’intérieur d’une couverture afin qu’elle ne frissonne pas au contact de ma peau glaciale. Comme j’aurais aimé être chaud, la serrer contre mon corps sans la faire frissonner de froid. J’étais torse nu, sa chaleur me transperçait, je ne pouvais malheureusement pas envisager de lui retirer son corsage, chaque centimètre de sa peau nue me faisait perdre pied. Jusqu’ou pourrais-je me contrôler. L’échéance approchait et je lui avais promis… d’essayer.

 

-Tu me manques déjà, me dit-elle.

-Je ne suis pas obligé de partir. Je peux rester.

-Mmm.

Cette pensée la réjouissait. Peut-être en effet n’avais-je pas à la laisser. Emmet et Jasper comprendraient, ou pas, que m’importe. Bella était la seule dont les envies me souciaient, je ferais exactement ce qu’elle exigerait de moi. Je l’embrassais derechef. Comme les battements de son cœur étaient apaisant, jamais je n’avais entendu musique plus délicieuse et les bouleversements rythmiques l’étaient encore plus, lorsque je susurrais son prénom à son oreille. Nos lèvres bougeaient de manière synchronisées, nous étions parfaitement en phase, tout était parfait. Je n’avais même plus peur de laisser sa langue entrer en contact avec la mienne, baigner dans le venin. J’avais depuis bien longtemps dépassé le stade de la tentation, la peur de m’abreuver de son sang par mégarde. L’idée de la perdre avait fait taire le monstre en moi, il ne restait plus rien de lui.

Je la regardais, l’admirais plutôt. Elle était parfaite. Elle ouvrit les yeux et parut stupéfaite de ma contemplation ? Quand se rendrait-elle compte de l’attirance, de son pouvoir sur moi et les hommes en général ? Je pouvais lire dans ses yeux chocolats, si profonds comme si je l’entendais, qu’elle m’admirait également. Qu’avais-je fait pour mériter pareil bonheur ? Elle prit mon visage entre ses mains délicates et m’attira à elle.

- Je reste, c’est clair. Lui annonçais-je. Loin d’elle, je n’étais rien. Je n’avais que faire de cette sortie avec Emmet et Jasper, rien ne comptait plus. Je devais rester à ses côtés.

-Non, non, c’est ton enterrement de vie de garçon. Il faut que tu y ailles.

Contrairement à ce qu’elle disait, son corps m’invitait à rester. Sa main se perdit dans ma chevelure pendant que son autre main pressait mes reins de manière à l’étreindre encore plus fort. Je regardais son visage, passant ma main sur sa joue. Comme je la désirais, je sentais cette faim monter en moi. Inhumaine, personne ne pourrait résister à une telle envie, je ne savais moi-même ou je trouvais la force de me retenir. De la repousser, me séparer d’elle alors que tout mon être, mon corps la réclamait. Je devais rester, je serai malheureux loin d’elle, rien n’y ferait, je ne pourrais détourner mon attention et je ne verrai que son visage.

-Ce genre de soirée est prévue pour qui regrette la perte de son célibat, annonçais-je. Personnellement, j’ai hâte que le mien soit derrière moi. Ma présence là-bas n’a donc aucun intérêt.

-Oui, c’est vrai. Me susurra t’elle dans le cou. La chaleur de son haleine me transperça. Combien de temps pourrais-je encore résister. Chaque jour, l’envie devenait plus forte, se transformant en besoin, irrationnel. Elle fit courir ses mains le long de mon torse, caresse merveilleuse, les mots me manquaient pour décrire toutes les sensations qui parcouraient mon corps, secouant mon bas ventre. Si j’avais eu un cœur, il aurait explosé. Rien ne pouvait survivre à pareille sensation. Sa main s’aventura plus bas et un frisson de plaisir me transperça. Je ne sais si elle le perçut mais sa langue s’aventura derechef sur mes lèvres. Un soupir m’échappa, je n’en pouvais plus. Moi aussi, j’allais me consumer, brûler de désir. Je devais mettre fin à cet instant, aussi sensuel et plaisant fut-il. Je le lui devais.

-Attends ! Me lança t’elle, s’agrippant fébrilement à mes épaules. Elle enroula une de ses jambes autour de ma taille. Je perdrais la raison si je continuais à lui résister ainsi, elle ne faisait décidément rien pour m’aider !

-La perfection s’obtient à force d’exercice, ce qui me fit sourire.

-Dans ce cas, nous ne devrions plus en être loin, non ? As-tu dormi une seule fois, ce dernier mois ? lui rappelai-je.

-Mais c’est notre dernière répétition. Et nous n’avons pas vu certaines scènes. Il n’est plus temps de jouer la sécurité.

Je me tendis à l’énoncé de ses paroles. Comment pouvait-elle ne pas se soucier de sa sécurité, c’était ce qu’il y avait de plus important à mes yeux. Elle avait trop confiance en moi, elle était aveuglée par son amour et jamais elle n’avait pensé que je pouvais la blesser. Elle était pure et innocente, elle n’avait décidément jamais conscience du danger qui l’entourait et se jouait d’elle. Peut-être devais-je lui faire entendre raison, il n’était pas trop tard.

-Bella…

-Ne recommence pas. Un marché est un marché.

-Je ne sais pas. J’ai trop de mal à me concentrer quand tu te comportes ainsi avec moi. Je… je n’arrive pas à réfléchir. Je ne parviendrai pas à me contrôler. Je te blesserai.

-Non, tout ira bien.

Comment pouvait-elle en être si sûre alors que moi-même je doutais ? C’était plus fort qu’elle, quand tout allait bien, il fallait qu’elle recherche irrémédiablement le danger. Toujours et encore.

-Bella…

-Chut !

Et elle colla ses lèvres aux miennes, la traîtresse, empêchant toute protestation. Je lui rendis son baiser, mon esprit divaguant sur les différentes options que j’avais de la blesser. Je pouvais l’étouffer sous mon corps de pierre, la briser, la mordre dans un accès de plaisir, l’étouffer en la serrant de toutes mes forces... Les risques étaient réels. J’avais tellement envie de l’étreindre avec passion, m’abandonner à elle totalement et librement. Cela n’était bien sûr pas concevable, elle ne survivrait pas à tant d’amour. Comment pouvais-je la protéger si elle n’avait pas envie d’être protégée ? Comment la maintenir en vie si elle fuyait sa vie ? Mais peut-être n’était-il pas trop tard pour lui faire entendre raison. L’échéance approchant, elle devait inévitablement se demander si elle avait fait le bon choix. Peut-être avait-elle peur maintenant que cela allait devenir bien réel.

-Tu trembles ? lui demandai-je

-Non.

-Vraiment ? Aucune réserve ? Il n’est pas trop tard pour changer d’avis.

-Serais-tu en train de me larguer ?

Ses réponses étaient toujours très étonnantes pour moi, ne pouvant m’y préparer à l’avance à cause de l’insuffisance de mon don. Elle savait comment me distraire et y parvenait toujours si facilement.

-Non, non. Je vérifie juste. Je ne veux pas que tu fasses quoi que ce soit dont tu douterais.

-Je ne doute pas de toi. Je survivrai au reste.

Elle m’aimait, assez pour sacrifier sa vie. C’était un acte d’amour, elle se sacrifiait pour moi, pour rester avec moi. Comme j’aurais voulu être humain et partager sa vie. Mais c’était elle qui partageait la mienne et elle n’était pas consciente des conséquences ni de ce que cela pouvait impliquer. Elle allait renoncer à sa famille, ses parents, tous les êtres qui lui étaient chers. Tous ces êtres aimés et aimants. Juste pour moi ?

-En es-tu certaine ? Ajoutai-je. Je ne parle pas du mariage, dont tu sortiras indemne malgré tes préjugés. Je pensais plutôt à après… à Renée, à Charlie.

-Ils vont me manquer, soupira-t-elle.

J’en étais sûr, je la privais de tout.

-Et Angela ? Ben ? Jessica et Mike ?

-Eux aussi. Surtout Mike. Oh ! Comme Mike va me manquer ! Comment ferai-je, sans lui ?

Elle plaisantait. Tout prendre à la légère, telle était sa devise ce soir. Un grognement sourd sorti de ma gorge à l’évocation de ce garçon que j’avais tant de fois voulu tuer. Juste parce qu’il était humain et pas moi. Mais c’est à moi que Bella avait dit oui, moi qu’elle avait choisi.

-Nous avons discuté de cela des dizaines de fois, Edward. J’ai conscience que ce sera dur, mais c’est ce que je veux. Je te veux, pour toujours. Une vie n’y suffira pas.

-Figée à jamais dans tes dix-huit ans.

-Le rêve de toute femme.

-Ne plus changer… ne plus progresser.

-Comment ça ?

Ca y est, l’occasion que j’avais guettée, ou plutôt provoquée. Comment lui faire comprendre ce à quoi elle allait renoncer ? Et si elle changeait d’avis maintenant, m’en remettrai-je un jour ? Mais, elle devait savoir, se poser les vrais, les seules questions qui importaient et avoir le choix.

-Te souviens-tu de la réaction de Charlie lorsque nous lui avons annoncé notre mariage ? Lorsqu’il a cru que tu étais… enceinte ?

Quel mot douloureux à prononcer sachant que jamais je ne pourrai lui offrir ce bonheur.

-Et qu’il a envisagé de te descendre. Reconnais-le, il y a vraiment songé.

Si j’avais pu lui faire cet enfant, si j’avais été humain, j’aurais accepté la colère de Charlie avec une joie immense.

-Qu’y a-t-il ? me demanda-t-elle

-Je regrette seulement… j’aurais aimé qu’il ait eu raison.

-Quoi ?!

Elle allait s’étrangler sous la surprise. Je devais rétablir la vérité. Le mariage l’effrayait déjà de manière irrationnelle, je ne devais pas lui faire peur avec des envies de paternité qui de toute façon m’étaient interdites puisque impossible. C’était tellement difficile à formuler, nous imaginer, elle et moi, formant une famille. L’idée ne m’avait jamais travaillée comme Esmée, ou Rosalie. Mais priver Bella d’une maternité future, cela était devenu une réelle torture.

-Ou plutôt, que cette éventualité soit possible, ajoutai-je pour la calmer. Que nous puissions… L’idée de te priver de cela aussi me répugne au plus haut point.

-Je sais ce à quoi je m’engage, affirma-t-elle au bout d’une minute.

-Voyons Bella, ce n’est pas vrai ! Prends ma mère, prends ma sœur ! Ce sacrifice n’est pas aussi simple que tu as l’air de l’imaginer.

-Esmé et Rosalie s’en sortent très bien. Si cela doit poser un problème plus tard, nous agirons comme Esmé. Nous adopterons.

Elle ne savait pas ce qu’elle disait. Comment l’aurait-elle su ? Elle n’avait que dix-huit ans, forcément qu’à cet âge on ne pense pas à avoir des enfants ! Elle n’arrivait pas à se projeter dans trente, quarante ans. Toutes ces années sans évolution, elle ne pouvait souhaiter ça.

- Ce n’est pas bien ! M’emportai-je. Je refuse que tu te sacrifies pour moi. Je veux t’apporter des choses pas te les enlever. Il est hors de question que je te vole ton avenir. Si j’étais humain…

-Mon futur, c’est toi, me dit-elle alors qu’elle avait posé son doigt frêle sur ma bouche. Alors, arrête. Cesse de broyer du noir, sinon je demande à tes frères de venir et de t’emmener. J’ai comme l’impression qu’un enterrement de vie de garçon est ce dont tu as besoin.

Je la rendais malheureuse, chose que je ne pouvais accepter. Je doutais d’elle, de sa capacité à prendre une décision mûrement réfléchie. La traitant comme une adolescente écervelée, ce qu’elle n’avait jamais été. Alors qu’en fait, je doutais de moi, de ma capacité à la rendre heureuse. A lui offrir la vie dont elle rêvait.

-Pardonne-moi. Je broie du noir, en effet. Les nerfs sans doute.

-Est-ce que toi, tu tremblerais ? Me demanda-t-elle

-Non. J’ai attendu un siècle avant de pouvoir vous épouser, mademoiselle Swan. La cérémonie est la seule chose qu’il me tarde de …

« Edward ! Edward ! Tu ne nous échapperas pas… » Jasper.

-Nom d’un chien ! Ajoutai-je, il ne manquait plus que ça !

« Tu ne resteras pas ce soir à la regarder dormir, nous avons d’autres activités pour toi », la pensée de Emmett, bien sûr, il se rapprochait.

-Qu’y a-t-il ?

-Tu n’auras pas besoin d’appeler mes frères à la rescousse. Apparemment, Emmett et Jasper n’ont pas l’intention de me laisser me défiler ce soir.

Elle m’enlaça tendrement.

-Amuse-toi bien.

Emmett escalada la façade et griffa lentement la vitre.

- Si tu ne libères pas Edward tout de suite, nous montons le chercher !

Il me semble qu’il était déjà monté. Déjà, je me sentis le cœur plus léger. Demain, Bella serait ma femme, cette idée me ravie.

-File avant qu’ils ne cassent la maison ! me lança Bella.

Quelle idée, jamais je ne les laisserais faire pareille sottise mais cela me fit vite réagir, ils en étaient bien capable après tout. J’enfilais ma chemise et embrassais ma promise sur le front.

- Dors, la journée sera chargée demain.

-Merci ! Voila qui va m’aider à m’assoupir !

-Je te retrouve à l’autel.

-Je serai la fille en blanc.

-Très convaincant. Elle était délicieusement drôle et comme il était difficile de devoir la laisser. Je bondis dehors, il était inutile de m’attarder plus longtemps, cela ne rendrait pas le départ plus aisé. Combien de temps devrais-je attendre avant de la retrouver.

 

-Jasper, peux-tu monter voir Bella et l’aider à s’apaiser. J’ai comme l’idée qu’elle est aussi énervé que moi. J’aimerai réellement qu’elle réussisse à dormir un peu.

-Vous avez intérêt à ce qu’il ne soit pas en retard demain, murmura Bella.

- Ne te bile pas Bella, lui répondis Jasper après avoir escaladé à son tour la façade. Nous le ramènerons à la maison largement à temps.

J’entendis Bella s’enquérir auprès de Jasper de ce que nous allions faire.

-Ne lui dis rien ! grogna Emmett. « Autant qu’elle fasse travailler son imagination »

Je lui mis un coup de poing dans les côtes, il ne s’y était pas attendu et je ne pu réprimer un rire au son étouffé qu’il émit.

Jasper redescendit et nous partîmes en courant à travers les bois.


CHAPITRE 2

 

- Alors, où courons nous ainsi ? Nous n’aurons pas le temps d’aller chasser bien loin.

- Ton premier mariage, Edward, tu sais que je me demandais réellement si cela allait t’arriver un jour. Me lança Emmett. D’ailleurs, poursuivit-il, je me demande comment tu as fait pour la forcer à t’épouser?

Il n’était pas si loin de la vérité, il avait fallu négocier afin qu’elle accepte de m’épouser. Mais hors de questions que j’admette cela devant Emmett !

-J’ai simplement laissé mon charme opéré. Sais-tu à quel point je peux être charmant ? Et je lui flanquais un second coup dans les côtes qu’il ne pu esquiver.

Nous commençâmes à nous bagarrer, comme Emmett était prévisible, misant tout sur sa force herculéenne. Au bout d’un moment, alors que j’avais réussi à esquiver tous ces coups, (ces intentions clairement énoncés dès qu’il les avaient pensées), Jasper nous sépara.

-Rien de tel qu’une belle bagarre pour enterrer sa vie de garçon, mais je sens un grizzli enragé pas loin.

Et Emmett fila en direction de l’odeur appétissante. Nous chassâmes chacun de notre côté. Je trouvais deux pumas, et laissai s’échapper un troisième, je n’avais plus soif et je sentais à nouveau monter en moi l’angoisse. Contrairement à Bella, j’avais hâte de faire d’elle ma femme, le mariage était la concrétisation de notre relation. Je faisais d’elle une femme honnête et respectée en scellant mon engagement envers elle. J’étais fière de pouvoir me vanter de faire d’elle ma femme, la seule et l’unique. Et ensuite, je m’évertuerai à la combler, à lui rendre chaque minute de bonheur qu’elle m’avait accordé. Pour cela, j’avais besoin de parler à Emmet, et Jasper. C’était un sujet délicat et je n’avais pas envie de déclencher les rires d’Emmett, ni que cela lui donne l’occasion de se moquer de moi plus tard. Mais j’avais décidé d’en apprendre le plus possible sur l’amour physique et cela devait passer par l’expérience des autres à ce sujet.

Je retrouvais Jasper et Emmett au pied des montagnes. Leurs prunelles d’un or luisant m’apprirent qu’ils avaient également bu à leur soif. Ils étaient en plein match de catch et je remarquai que Jasper avait le dessus, une fois de plus. Quel combattant redoutable et quelle chance nous avions de l’avoir dans notre famille. C’était une arme sans égale, impitoyable. Quelle ironie de constater que tout comme moi, son point faible résidait dans l’amour inconditionnel qu’il portait à Alice. Ce petit bout de femme avait réussi à dompter le plus impitoyable des guerriers. Tout comme moi, il aurait risqué, non seulement risqué mais donné sa vie pour elle. Je savais que la voie qu’avait choisi Alice n’était pas celle que Jasper aurait choisi, et malgré cela, il ne s’en plaignait jamais. Acceptant de vivre, d’avoir perpétuellement soif et de souffrir infiniment, juste pour qu’Alice soit heureuse, entourée d’amour et de paix. Mais je savais également qu’il changerait si elle le lui demandait, qu’il ferait tout ce qu’elle voudrait. Comme je faisais tout ce que Bella exigeait de moi…

 

-Alors, tu as trouvé quelques chats sauvages ? Me lança Emmett. Ils ont dû te causer pas mal de soucis vu le temps que tu as mis !

« ho, il a l’air bizarre, j’espère qu’il ne va pas nous faire un malaise du genre, j’ai peur, et s’évanouir devant l’autel ! » Emmett, juste pour m’énerver davantage.

-C’est intéressant à quel point tu peux être observateur et pourtant si peu perspicace ! Lui lançai-je. Sache que ce qui me préoccupe est assez important pour que j’éprouve le besoin de vous en parler. Et enfin, j’aimerai que nous en parlions sérieusement, juste quelques instants. Et après, je vous laisserai à des occupations plus importantes, voir qui peut lancer ce rocher le plus loin possible, ou qui déracine un arbre le plus rapidement…

Emmett me lança un air réjouit, ces petits jeux l’amusaient tant.

-Alors, reprit Jasper, de quoi s’agit-il ?

-J’aurais aimé savoir… ce que l’on ressent, physiquement, lorsque l’on fait l’amour.

-Ho Edward me lança Emmett, moi qui croyait que tu savais toujours tout sur tout ! N’as-tu rien lu à ce sujet dans tes nombreux bouquins ?

-Il ne s’agit pas de ça, nous sommes des vampires et là-dessus, je n’ai pas lu grand-chose, non. J’ai peur qu’une trop grande émotion me fasse perdre le contrôle sur moi même, j’ai peur de la blesser ou pire encore.

-C’est un plaisir très intense, me répondit Jasper. L’espace d’un instant, tu n’es plus toi-même, comme déconnecté par la vague de bien-être qui envahit ton corps. C’est très puissant et je comprends ta peur car il est très facile de perdre pied et sombrer dans la jouissance.

-Sur une échelle des plaisirs, je situe ça comment ?

-Le plaisir est moindre que lorsque l’on boit du sang humain. Pour moi en tout cas, poursuivit Jasper. Je contrôle plus facilement mon plaisir charnel que le plaisir que je prends à boire du sang humain. La frénésie est telle que là, je perds réellement le contrôle sur moi-même.

-Merci Jasper.

-Mais toi, tu te contrôles facilement, tu sais bien. Tu as déjà réussi à t’arrêter, à ne pas la vider entièrement de son sang. C’est la chose la plus difficile à faire, Edward. Tu as déjà réussi, ça ne devrait pas être plus difficile, acheva-t-il.

-Je suis assez d’accord avec Jasper. Mais tu sais, Rose et moi, on a toujours été très physique. Et c’était plutôt intense, bestial, comme dompter un grizzli ! Si elle n’était pas si forte, je l’aurais réduite en poussière.

-Je tacherais de m’en rappeler Emmett, et de ne pas entièrement détruire la villa d’Esmé !

 

Le jour se levait alors que nous en arrivions toujours aux mêmes résultats, j’étais le plus rapide, Emmett le plus fort et Jasper le plus combatif.

Nous rentrâmes à la maison après le déjeuner. J’étais incroyablement serein, tout était parfait.

« Ha les voila enfin », Esmé

-Allez les garçons, nous avons besoin de votre aide ! Jasper, tu dois récupérer Renée et Phil, je sais que tu seras à l’heure mais n’oublie pas de conduire normalement sur le retour. Et Emmett, Edward, il reste encore quelques chaises à sortir dans le jardin, et les fleurs à mettre. J’aimerai que tout soit fini avant que les premiers invités n’arrivent. Nous devrions alors tout faire très lentement ce qui me rendrait dingue !

-Ne te stresse pas ainsi Esmé, tout se passera bien. Je ne t’ai jamais vu ainsi pour les mariages de Rose et Emmett ! Lui dis-je pour la calmer.

-C’est que tu ne te souviens pas du premier ! Me rétorqua-t-elle en riant. Pour les suivants, je serais plus détendus, mais là vois-tu, je veux que tout soit parfait, tu sais combien j’ai attendu ce moment, c’est plus fort que moi.

Je n’avais jamais songé que plus tard, nous devrions rejouer cette scène Bella et moi. J’étais prêt à l’épouser tous les ans et j’espérais que peut-être un jour, ce serait elle qui en aurait envie.

 

 

Rosalie commença à jouer du piano. Je m’efforçais de bloquer les pensées de toutes les personnes qui avaient vu Bella. Je ne souhaitais pas la découvrir dans leurs pensées qui je suis sûr, n’auraient pas rendu un réel hommage à sa beauté. Je souhaitais la découvrir par mes propres yeux. Si j’avais eut un cœur, il aurait battu une chamade désordonnée, je comprenais si bien à présent les divers changements du rythme cardiaque de Bella. Il me semblait que je pouvais l’entendre. Je me concentrais sur sa voix.

« Oui, Edward, d’accord », elle se calmait en focalisant sa volonté sur moi. Elle me voulait plus que tout, j’étais son havre de paix. Je comprenais maintenant ces réticences quand au mariage, les temps avaient changés et je n’avais pas évolué. Elle avait eut raison, je perçus plusieurs pensées dont celle de Jessica que j’aurais volontiers écrasé

« Je suis sûre qu’elle est enceinte, je me demande comment va-t-elle camoufler son bidon. »

Je me concentrais sur Bella, voila des rumeurs que je garderai pour moi et ne lui rapporterai jamais.

Alice descendit gracieusement les escaliers, virevoltant telle une danseuse et vint se placer au côté de Jasper. Puis je la vis, descendre au bras de son père. Jamais je ne l’avais vu aussi resplendissante. A quel point pouvait-elle encore me surprendre ? J’en eut le souffle coupé et heureusement, je n’avais pas besoin de respirer. Elle était merveilleuse.

Ses yeux croisèrent les miens et à cet instant, nous étions seuls. Plus rien ne comptait, il n’y avait rien autour de nous, il n’y avait personne. Juste elle et moi, en cet instant magique ou elle allait devenir ma femme. Je me mis à sourire sans même y avoir pensé.

Elle s’avançait vers moi au son de la musique et je lu dans ses yeux chocolats qu’elle était pressée de m’y rejoindre. Je tendis la main afin de me saisir de la sienne. Dans un acte symbolique, Charlie y déposa la main de Bella.

« Prends soin d’elle maintenant, je te la confie » me murmura-t-il, ému aux larmes.

Je ne sus que lui répondre, j’étais peut-être plus ému encore.

M.weber commença l’échange des vœux.

-Mademoiselle Isabella Marie Swan, consentez-vous à prendre pour légitime époux M. Edward Anthony Cullen ici présent. De le chérir dans la joie comme dans la peine, dans la richesse comme dans la pauvreté et ce, tant que vous vivrez tout deux ?

-Oui, répondit-elle dans un souffle

Son émotion me gagna, s’ajoutant à la mienne pour m’envahir entièrement. Si j’avais eu des larmes, j’aurais pleuré. Mes yeux me brulaient.

-M. Edward Anthony Cullen, consentez-vous à prendre pour légitime épouse Mademoiselle Isabella Marie Swan ici présente. De la chérir dans la joie comme dans la peine, dans la richesse comme dans la pauvreté et ce, tant que vous vivrez tout deux ?

-Oui, rétorquai-je.

-Par les pouvoirs qui me sont conférés, je vous déclare maintenant mari et femme, uni par le sacrement du mariage.

Je me retournais vers ma femme dorénavant, entourant son doux visage de mes mains. Elle était une fleur délicate, des larmes de joie coulant le long de ses joues. Elle était mienne, à jamais. Rien ne pourrait nous séparer, je ne passerai plus une minute sans elle, je n’aurais plus à me cacher pour la regarder dormir. Nous ne formions plus qu’une seule entité. J’étais envahi par une émotion intense et je devais trouver refuge sous ses baisers. Je déposai mes lèvres sur les siennes, avec tendresse et adoration. J’aurais souhaité prolonger ce moment, ne jamais me séparer d’elle, comme elle prolongeait mon baiser mais déjà, des murmures amusés traversaient mes barrières mentales. J’étais distrait, j’avais baissé ma garde et déjà j’entendais les rumeurs.

« A les voir s’embrasser ainsi, on voit bien ce qui les a pousser à se marier. Gageons que dans7 mois, elle accouche et on dira que c’est un prématuré ! » Encore cette Jessica. Mais à l’heure actuelle, ce qui me fit sourire est que ce qu’elle ressentait n’était que pure jalousie. Nous ne lui devions rien, aucune explication, qu’elle pense ce que bon lui semblait. Bella et moi nous nous aimions, rien d’autre ne comptait.

Je ne lâchai pas sa main pendant que nous passions de bras en bras, des félicitations pleuvant autour de nous.

CHAPITRE 3

 

Le crépuscule


CHAPITRE 4

 

-Houston ? Me demanda-t-elle quand nous débarquâmes à Seattle.

-Juste une étape en chemin, lui répondis-je.

Je m’amusais réellement de la voir s’interroger sur notre destination. J’espérais avoir fait un choix judicieux en ayant accepté la villa d’Esmé. Il y faisait chaud, cela rendrait le contact avec ma peau glaciale plus aisé pour elle. Je ne souhaitais pas la voir transi de froid ou grelottant à mon contact. L’île était déserte, paradisiaque, parfaite pour une lune de miel.

-Rio de Janeiro ? Demanda-t-elle plus enthousiaste.

-Encore une étape.

Le voyage était long mais cela en valait la peine. Je tenais réellement à ce que tout soit parfait.

Elle dormit dans l’avion. Une bonne chose qu’elle ne lutte pas contre le sommeil. Je ne pouvais me résoudre à la lâcher, ne pas l’enlacer de mes bras. Elle aurait été certes plus à l’aise sans mes bras autour d’elle mais il m’était impossible de ne pas la sentir contre moi. J’avais besoin de ce contact physique, entendre battre son cœur, suivre les mouvements de sa respiration. Cela m’apaisait et m’empêchait de penser au lendemain, à plus tard, à ce que je m’apprêtais à lui faire. Etais-je fou de l’aimer à ce point ? Au point de ne rien lui refuser, au péril de sa vie ?

L’avion amorça sa descente et elle se réveilla rapidement, aussitôt aux aguets. Etait-elle aussi tendue que moi ?

Je voyais qu’elle s’interrogeait quant à notre destination finale. J’espérais qu’elle n’irait pas jusqu’à penser que je pourrais l’emmener dans n’importe quel hôtel. Nous primes un taxi à destination du port. Là, nous attendait un bateau, ultime étape de notre long trajet. Elle méritait ce qu’il y avait de mieux et je ne doutais pas que l’île d’Esmé répondrait à toutes ses attentes.

Je préparais l’embarcation et elle me regardait, silencieuse. Je n’osais rompre ce silence qui n’était pas dérangeant. Une atmosphère pesante nous enveloppait, nous avions tous les deux le trac, je le sentais. C’était pesant et plaisant, comme l’attente avant l’exaltation. L’atmosphère était chargée d’électricité, tout était amplifié.

Nous prîmes le large, le bateau était puissant, cela me détendait de goûter à l’ivresse de la vitesse. J’avais besoin d’un échappatoire pour m’apaiser, ce trajet à vive allure était juste ce dont j’avais besoin.

-Nous allons très loin comme ça ? Demanda-t-elle

-Encore une demi-heure.

Sa curiosité l’emportait sur son trac. J’avais réussi, à présent, elle se posait plus de questions sur notre destination et nous ne focalisions plus sur la suite des évènements.

-Regarde, Bella !

Je lui montrais l’île en espérant que ses yeux d’humaines pouvaient la voir. Cela faisait déjà quinze minutes qu’elle m’était apparu. Je la voyais plisser des yeux et son expression me fit sourire. J’arrivais encore à la surprendre, à l’éblouir. Quel joie de contempler son visage émerveillé.

-Où sommes-nous ? Murmura-t-elle

-Sur l’île d’Esmé

Je ralentis afin de positionner le bateau sur la jetée. Une fois le moteur coupé, le silence s’installa. Nous n’entendions que le ressac des vagues sur la jetée. L’ambiance était électrique. Tout était fait pour que nous nous embrasions.

-L’île d’Esmée ? me questionna-t-elle

-Carlisle l’a offerte à Esmé, qui a proposé de me la prêter.

Je déposais rapidement les valises sur le ponton puis, me tournant vers elle, je la soulevai dans mes bras. Il était grand temps qu’elle soit enfin traitée comme une dame. Et, il est vrai, j’avais envisagé qu’elle puisse tomber à l’eau en enjambant le bateau pour rejoindre la terre ! Elle était ma femme dorénavant mais n’en demeurait pas moins Bella. Je devais toujours être sur le qui-vive et envisager chaque obstacle insignifiant comme source de danger pour elle.

-N’es-tu pas censé attendre de franchir le seuil pour ça ? Me lança t’elle alors que je sautais avec elle sur les planches du ponton.

-Tu sais à quel point je suis consciencieux ! Riais-je.

Je m’emparais des valises et pris le chemin de la villa. Je voyais comme en plein jour mais je me doutais que ses yeux peinaient à s’accommoder à l’obscurité. Alors que la villa devenait bien visible même pour des yeux humains, je sentis son cœur battre la chamade et sa respiration se fit haletante, saccadée. Je baissais les yeux vers elle, espérant croiser son regard. A la moindre lueur de peur, j’arrêterai tout, nous n’irions pas plus loin. Mais elle ne me regarda pas. Je sentis un nœud se former dans mon ventre, elle était déterminée mais toute aussi anxieuse que je l’étais. Ma gorge était nouée, pire que la soif, je ne pouvais prononcer un mot. Nous étions tout deux prêt à sauter du haut d’une falaise et nous n’avions pas besoin de converser. Nous savions l’anxiété, la pression que cela impliquait et pourtant, nous allions nous jeter, corps et âme, du moins, son âme…

Je posais les bagages sous le porche et ouvrit la porte. J’attendis une minute, hésitant un instant, la contemplant sous la lumière de la lune. Ses grands yeux chocolats me rendirent mon regard, elle était toute aussi nerveuse que moi. Son regard profond me pénétrait, je perdais toute résistance face à ce regard là. Je la portai dans la villa, allumant les lampes au fur et à mesure afin qu’elle puisse profiter de la beauté des lieux.

Je m’arrêtais à l’entrée de la grande chambre d’Esmé, un peu gêné et hésitant puis allumais la pièce comme si je n’avais pas été nerveux. Il ne s’agissait plus de partager sa chambre, son lit et la regarder dormir. Nous étions mari et femme dorénavant, cette chambre revêtait une toute autre signification. Elle était notre couche, le berceau de notre relation physique. Repoussant ses idées stressantes, je la déposais sur le sol.

-Je… Je vais chercher nos affaires, dis-je hésitant.

La tension était telle que j’avais besoin de reprendre mes esprits. J’avais déjà récupéré et déposé les valises dans la chambre qu’elle avait à peine fait trois pas, focalisée sur le grand lit blanc. Une goutte de sueur se forma sur sa nuque, je l’essuyais de mes doigts gelés. J’espérais que pour une fois, le contact de ma peau serait agréable et la rafraîchirait au lieu de la glacer.

-Il fait un peu chaud, je pensais que… ce serait mieux.

-Consciencieux, me murmura-t-elle.

-J’ai essayé de prévoir tout ce qui rendrait ceci… plus facile.

Je me confondais en excuses, j’avais essayé de tout prévoir mais certaines données m’échappaient encore. La tension était palpable entre nous, je n’en pouvais plus.

-Je me demandais, repris-je, si… d’abord… tu aimerais partager un bain de minuit avec moi ?

Je respirai à fond, emplissant mes poumons de son parfum enivrant. L’eau me calmerait, je serai plus détendu et alors plus maître de moi-même, du moins, j’aimais à le penser.

-L’eau sera bonne. Repris-je, la plage est de celles que tu apprécies.

-Ca à l’air sympa. Me répondit-elle, anxieuse.

-Tu as sans doute envie de quelques minutes humaines… le voyage a été long. Lui proposai-je.

Elle acquiesça. Elle comme moi avions besoin de reprendre nos esprits.

-Ne soyez pas trop longue, madame Cullen. Lui soufflais-je en embrassant sou cou délicat. Je t’attends dans l’eau.

 

Je sortis par les portes-fenêtres de la chambre, elles donnaient directement sur la plage. Je fis glisser ma chemise que j’abandonnais sur la terrasse. Une légère brise vint caresser ma peau, mes muscles étaient tendus et j’appréciai cet instant de calme et de sérénité. Je devais me concentrer, ne pas focaliser sur les évènements qui allaient suivre, me détendre autant que possible. J’abandonnai mes vêtements que je suspendis à un tronc parmi les palmiers du bord de plage. J’hésitais et me débarrassais également de mes sous-vêtements, puis me jeta dans l’eau. Je restai immobile, sous l’eau, durant de longues minutes. J’avais besoin de calmer ma respiration. La bloquer était un excellent moyen d’y parvenir. Même si Bella ne me voyait pas, je l’entendrais arriver.

Au bout de quelques instants, je ressortis de l’eau et pris une grande inspiration. Je me mis à contempler la lune. J’avais de l’eau jusqu’à la taille, je n’avais pas voulu m’enfoncer plus en avant dans l’océan.

Je l’attendais. A présent, je la désirais, plus que tout. Ma peur avait laissé place à l’espoir. Nous avions déjà parcouru tant de chemin depuis le jour où j’avais osé espéré qu’elle m’apprécie. L’embrasser sans la briser m’avait paru impossible et pourtant, nous avions réussi. Je me concentrerai essentiellement sur elle, je devais rester maître de moi-même et focaliser mon attention sur son visage.

Elle n’arrivait pas. Que pouvait-elle bien faire ?

Peut-être avait-elle enfin pris conscience de la folie de cet acte.

Je n’irai pas la chercher. Je l’avais attendu près d’un siècle, je pourrai attendre qu’elle soit suffisamment forte pour supporter le poids de

mon amour. C’est alors que je l’entendis marcher doucement sur le sable et s’arrêter près de l’arbre où j’avais déposé mes vêtements. Je ne me retournais pas, je lui devais encore quelques minutes d’intimité. Et, je crois que la découvrir ainsi, nue, m’aurait fait perdre la raison. Je continuai à contempler la lune, focalisant ma concentration sur cet astre qui avait toujours accompagné ma vie et qui aujourd’hui était témoin de mon bonheur.

Aussi rapidement que ses pieds hésitants le lui permettaient, elle fut à mes côtés. Elle plaça sa main près de la mienne et je sentis comme une décharge électrique envahir mon corps.

-Magnifique ! S’exclama-t-elle.

-Pas mal, lui-répondis-je.

Entrelaçant les doigts de sa main je me retournai vers elle, la fixant dans les yeux et m’interdisant tout regard inapproprié.

-Je n’emploierais pas le mot magnifique, poursuivis-je. Pas quand tu es là, à soutenir la comparaison.

Elle me souris puis, de sa main libre, plaça sa paume douce et chaude contre mon cœur. Je frémis au contact de sa peau, ma respiration se fit plus hésitante. Quel idiot avais-je été de penser que je pourrai me focaliser sur ses propres émotions et renier les miennes. Une simple pression de sa peau sur la mienne me faisait tout oublier. Mon corps devenait électrique, j’avais l’impression d’être heurté de plein fouet par des centaines d’émotions, intenses.

-J’ai promis d’essayer, lui dis-je. Si… si je fais quelque chose de mal, si je te blesse, tu dois aussitôt m’avertir.

Elle opina puis vint placer sa tête contre mon torse, comme pour me réconforter.

-N’aie pas peur, me murmura-t-elle. Nous sommes faits l’un pour l’autre.

Je la serrai dans mes bras, conscients de la véracité de ces dires. Je l’avais tant attendu, tant désiré.

- A jamais, lui assénai-je.

Je pouvais sentir sa peau chaude contre ma peau, sans que celle-ci ne déclenche le moindre frisson en elle. Je n’avais plus à combattre cette faim qui n’avait fait que croître à son contact. Cette faim qui avait fait disparaître ma soif. Je n’avais plus à être raisonnable, à m’écarter d’elle. Je pouvais la tenir, nue, contre, moi, sentir la chaleur m’envahir en sentant sa poitrine contre mon torse. J’aurais souhaité toucher, embrasser chaque centimètre carré de son corps nu. Elle paraissait si fragile, si douce. Mon corps entier s’embrasait, alors que je n’avais ressentit durant des années que la brûlure de ma gorge, provoqué par la soif. Je découvrais aujourd’hui des plaisirs ignorés et combien mon corps tout entier pouvait brûler. Mais d’un feu de bien être, bien plus consumant. Ma peau s’enflammait à son contact, j’aurais aimé m’abandonner à elle.

Je me contentais cependant de saisir son menton de mes doigts glacés afin que ses lèvres viennent se poser sur les miennes. Elle me rendit mon baiser avec passion et je ne fis rien pour empêcher la vague de bien être qui submergeait mon corps. Ce soir, il n’y aurait pas d’interdits, nous allions peu à peu sombrer, ensemble, vers un plaisir encore inconnu.

Je la soulevai dans mes bras alors qu’elle enroulait ses jambes autour de ma taille. Ses mains ébouriffaient mes cheveux à mesure que notre baiser se faisant plus pressant. Nos lèvres bougeaient de manière harmonieuse et je laissais sa langue débattre avec la mienne. Nous étions enlacés, nos corps emmêlés se réclamant.

Je la porta jusqu’à la chambre, saisissant sa serviette au passage et nous enveloppant dedans. Nos lèvres ne se décollaient que pour nous permettre de respirer, nous étions haletants. Ma respiration était devenue une nécessité, je laissai son parfum m’enivrer, elle était tout ce dont je n’avais jamais osé rêver.

Lorsque nos lèvres se séparaient, je ne pouvais que murmurer son prénom.

-Bella, Bella, Bella

Je ne m’en lasserai jamais. Et elle faisait de même. Quelle douce musique à mon oreille.

-Edward, Edward, Edward. Je t’aime, je t’aime, je t’aime.

J’aurais tout aussi bien pu exploser. Etre pulvérisé par cette vague de plaisir. Mon bas ventre me brûlait, j’étais en train de me consumer. Mon corps ne m’apparaissait plus si fort d’un coup, il allait être brisé par cet amour qui m’incendiait.

Je la déposais doucement sur le lit, profitant de cet instant pour reprendre mon souffle, je la regardais intensément et elle me rendis mon regard. J’y lisais la même chose que ce qu’elle devait lire en moi. Je voulais fusionner avec elle, être elle et qu’elle soit moi.

Je me mis à embrasser son cou, lui arrachant un frisson pendant que ma langue descendait le long de sa poitrine. Elle se mit à expirer plus longuement, intensément. Je pouvais sentir son souffle chaud envahir la chambre.

Elle frissonnait, mais pas de froid, je la faisais vibrer. Son corps frêle tremblait de désir et sa respiration se fit plus bruyante, saccadée. Nous ne pouvions cesser de nous caresser mutuellement, le désir nous plongeant dans des phases de semi-conscience.

Alors que j’embrassais son cou, son menton, sa bouche, le temps sembla se figer et nous retînmes tous deux notre respiration. C’est alors qu’elle m’enveloppa de ses jambes, serrant ma taille de ses cuisses. Plongeant mon regard dans le sien je m’immisçai en elle.

La sensation fût violente, plus puissante que ce que j’avais pu ressentir au long de ma longue existence. J’ignorais tout jusqu’alors. Un râle s’échappa de ma gorge en même temps que Bella gémissait. Je fus contraint de fermer les yeux, c’était incontrôlable. Son corps se cambra sous moi. Je sentis ses mains se refermer dans mon dos, attrapant ma peau de toutes ses maigres forces. Puis ses doigts descendirent le long de mon dos pour s’immobiliser sur mes fesses et m’inviter à poursuivre.

J’avais appréhendé ce moment et pourtant, tout ce passait le plus naturellement du monde. Nous étions fait l’un pour l’autre, nos cœurs, nos corps se complétaient parfaitement. Nous ne faisions qu’un.

Alors que nous bougions ensemble, en parfaite harmonie, je découvrais la vie. La puissance de notre amour. Il était indomptable. J’aurais voulu hurler de plaisir. Je la possédais et elle me possédait. Chaque caresse qu’elle me rendait, chaque expiration m’envoyant son haleine chaude ne faisant qu’augmenter mon plaisir. Comment cela pouvait-il devenir de plus en plus fort, de plus en plus puissant. Alors que nous augmentions le rythme de nos mouvements, Bella se mit à gémir, focalisant mon attention.

-Serre moi plus fort me suppliait-elle.

Je n’en pouvais plus de l’étreindre, j’aurais voulu la serrer contre moi. Je renforçais mon emprise, je voulais tout lui donner. Mais je n’avais pas le droit de me laisser aller.

Je sentis Bella stopper sa respiration, puis gémir intensément. C’est alors qu’un flot électrique envahit mon corps, partant de mon bas ventre et embrasant mes cuisses puissantes, mes jambes, mon torse et ma tête. Mes doigts de pied furent également pris de contractions. Tout mon corps était raide et pris de tremblements. La jouissance nous happait, irrésistible. J’eus alors l’envie incontrôlable de mordre et je perdis contact avec la réalité. Mon corps ne m’appartenait plus, il était sien.

Lorsque je revins à moi, je me sentais apaisé. Les battements de cœur de Bella était puissants, c’était comme si celui-ci était arrivé à son apogée. Nous roulâmes sur le côté et je me mis sur le dos afin de lui offrir une couche accueillante. Elle déposa sa tête sur mon torse et je la laissais s’endormir alors que je caressais son dos de mes doigts agiles.


CHAPITRE 5

 

Nous avions réussi. Nous avions fait l’amour, ça avait été puissant, intense, enivrant, aucun mot n’était assez fort pour décrire ce que j’avais ressentit. Et Bella n’avait rien, elle dormait paisiblement contre moi, murmurant mon prénom dans son sommeil. Tout était parfait. Elle m’avait fait confiance et elle avait eu raison. Sans elle, nous serions passé à côté de cela. J’avais hâte de recommencer, mais je me devais d’être patient, Bella n’avait pas mon endurance.

Par contre, j’avais détruit les oreillers d’Esmé et ce constat était une ombre à mon bonheur parfait. Lors de ma perte de contrôle, je n’avais pu taire mon plaisir et j’avais littéralement déchiqueté les oreillers de mes dents. Les plumes s’étaient envolées et réparties dans toute la pièce, nous en étions recouverts.

Je laissais mon esprit vagabonder tout en écoutant les battements de son cœur et sa respiration douce et régulière. J’avais passé des nuits et des nuits à côté d’elle, sans la moindre conscience de ce que je perdais. Si j’avais su alors, aurais-je réussi à me contrôler ? Aurais-je agis différemment ? Sa sécurité avait toujours été mon principal souci mais aujourd’hui, je n’étais plus un danger pour elle. Elle m’avait complètement changé comme le pensait Carlisle, elle avait dompté le monstre en moi.

Je n’en revenais pas de tout ce que j’avais raté. Cependant, en réfléchissant, il m’apparut que l’attente devait avoir rendu l’expérience plus puissante. L’attente avait décuplé le désir et ainsi multiplié le plaisir, sinon comment expliquer les dires de Emmett et Jasper. Comment pouvaient-ils penser que l’amour physique était moins puissant que boire du sang humain ! Ca n’était même pas comparable.

 

Le soleil commençait à poindre dans le ciel, illuminant la chambre doucement. Alors que je me remémorais les instants magiques de cette soirée parfaite, je fus saisi d’effroi. Si du sang avait coulé dans mes veines, il n’aurait fait qu’un tour et se serait glacé. Alors que je contemplais Bella, des ecchymoses envahissaient son corps pâle. Elle était couverte de bleus. Mon corps entier se crispa et je fus envahit d’une émotion violente, une haine tenace. Je l’avais blessée. J’avais cru réussir mais je m’étais fourvoyé. J’étais toujours une menace pour elle, un danger perpétuel. Elle avait eu tord de me faire confiance, tord de penser que j’étais incapable de lui faire du mal. Certains bleus représentaient exactement la forme de mes mains, je pouvais même voir mes doigts dessinés sur son corps. Cette vision était proprement atroce, me renvoyant l’image de ma monstruosité.

Comment soigner ses blessures ? Regarder ces ecchymoses envahir son corps m’aurait facilement donné la nausée. Il valait mieux que je la laisse dormir, le sommeil l’aiderait sûrement à récupérer. Et je n’avais pas hâte qu’elle se rende enfin compte du monstre que j’étais. Elle qui m’innocentait toujours, elle qui ne se rendait jamais compte du danger que je représentais, comment excuserait-elle ces marques ? Elle allait souffrir en se réveillant, par ma seule faute.

Je l’enlaçais délicatement de mes bras, espérant que le froid anesthésierait sa douleur. Je ne pouvais plus la regarder, la douleur était trop forte. J’aurais tué sans scrupule la personne lui ayant infligé la moitié, même le quart des blessures qu’elle avait aujourd’hui. Et c’était moi, moi le responsable. Je fixais le baldaquin et serrais les dents, j’avais envie de hurler. Je devais contenir ma rage, je pouvais encore la blesser davantage, cette idée m’était insupportable.

 

Le soleil était haut dans le ciel à présent, caressant sa peau, la rendant brûlante. Mais elle dormait toujours. L’avais-je laissé dans un état comateux ? J’étais si distrait hier soir, comme possédé par la jouissance. Les battements de son cœur, sa respiration régulière me rassuraient sur le fait qu’elle était bien vivante mais jusqu’à quel point l’avais-je blessée ? Comme si elle pouvait entendre mes inquiétudes, sa respiration eut un raté, se faisant moins régulière. Elle reprenait conscience. J’osais à peine la toucher, caressant son dos du bout de mes doigts. Elle devait commencer à ressentir la douleur pourtant elle se blottit plus intensément contre moi passant ses bras autour de mon cou. Elle essayait sans doute de me déculpabiliser, minimisant sa souffrance. Puis elle se mit à rire.

-Qu’y a-t-il de si drôle ? Lui lançais-je

Comme pour répondre à ma question, son ventre émit un gargouillement intense. Elle devait être affamée après avoir dormi tant d’heures.

-On n’échappe pas longtemps à sa condition d’humaine, me répondit-elle.

Je serrai les dents mais ne bougeai pas. Il m’était encore trop douloureux de baisser les yeux vers elle, je ne pouvais affronter son regard.

-Edward, murmura-t-elle, que se passe-t-il ?

-Parce que tu as besoin de poser la question ? Lui rétorquai-je.

Elle semblait inquiète, bouleversée. Les rires d’il y avait à peine quelques instants avaient désertés son visage, creusant la ride au milieu de son front. Qu’avais-je fait, pouvais-je la blesser davantage ? Comme il m’était pénible de constater l'impuissance de mon don sur elle. J’aurais souhaiter pouvoir lire en elle, comprendre sa douleur alors qu’elle s’évertuait à me la cacher.

-A quoi songes-tu ? Lui demandai-je

-Tu es bouleversé. Je ne comprends pas. Ai-je…

Encore une fois, elle s’inquiétait pour moi. Je pouvais la blesser mille fois, moralement, physiquement, elle se croyait toujours fautive. Elle était incroyablement courageuse, généreuse, faisant passer mon plaisir avant le sien. Elle ne devait pas m’épargner, je devais être en mesure d’affronter sa douleur. J’étais responsable.

-As-tu très mal, Bella ? Et épargnes-moi les mensonges, je t’en prie.

-Mal ? Répéta-t-elle sous le coup de la surprise.

Se pouvait-il qu’elle ne se soit encore aperçue de rien ? Elle se réveillait à peine la douleur ne tarderait pas à surgir. Elle s’étira, auscultant ses muscles, chaque parcelle de son corps enchylosé.

-Pourquoi sautes-tu à la conclusion que j’ai mal quelque part ? Me lança-t-elle. Je ne me suis jamais sentie aussi bien que maintenant.

-Arrête !

-Mais arrêter quoi ?

-De te comporter comme si je n’étais pas le monstre qui a accepté de t’infliger cela.

-Edward ! Ne redis jamais ça !

Elle pouvait me cacher ses émotions, ses pensées mais pas les bleus que j’avais provoqués. Je ne pouvais pas lire ses pensées mais je pouvais observer son corps, celui-ci ne mentait pas. Je ne pouvais en voir davantage.

-Regarde-toi, Bella. Ensuite, ose me dire que je ne suis pas un monstre.

Elle s’exécuta.

-Pourquoi suis-je couverte de plumes ?

-J’ai mordu un oreiller. Ou deux. Mais je ne parle pas de cela.

-Tu… as mordu un oreiller ? Pourquoi donc ?

-Regarde, Bella ? M’emportai-je. Regarde ! Lui dis-je en soulevant l’un de ses bras. Elle ne voyait donc rien ! Je dus lui montrer comment de mes mains, j’avais serré son corps délicat. Marquant sa peau de larges hématomes partout où je l’avais enlacée.

-Oh ! Souffla-t-elle.

Enfin, elle réalisait. Il était inutile qu’elle me préserve davantage, je lui avais démontré que je savais ce qu’elle devait ressentir. Elle ne pouvait pas me le cacher. Les marques étaient bien visibles.

-Je… je suis tellement désolé, Bella. J’aurais dû m’en douter. Je n’aurais pas…Je ne pouvais continuer. Je suis si navré que je n’ai pas les mots pour l’exprimer.

J’avais honte de moi, honte de ce que je lui avais fait. Cesserai-je un jour de lui faire du mal ? Je ne pouvais plus supporter son regard rempli de confiance imméritée. J’enfuie ma tête sous mon bras, refusant toute compassion. J’étais le monstre et elle la victime, pas le contraire. Nous restâmes un moment sans bouger, elle, prenant l’ampleur des dégâts que j’avais provoqués, moi, rongé par la honte et le chagrin.

J’aurais dû demander à Alice si elle m’avait vu lui faire du mal. Je n’avais cependant pas voulu qu’elle aperçoive des images intimes de nos ébats. J’avais voulu protéger l’intimité de Bella et je l’avais ainsi exposer au danger une fois de plus. Pour de mauvaises raisons, j’avais une fois de plus pris la mauvaise décision.

Ses mains glissèrent le long de mon bras, attrapant mon poignet pour le bouger afin d’entrevoir mon visage. Je résistais, je n’avais pas besoin qu’elle me console. Je méritais cette peine immense.

-Edward.

-Edward ? Je ne pouvais lui répondre, rien de ce qu’elle dirait ne pourrait excuser ma conduite.

-Moi, je ne suis pas désolée, Edward. Je suis… je n’arrive même pas à le formuler. Je suis tellement comblée ! Ne sois pas fâché. Vraiment. Franchement, je vais.

Encore une fois, elle minimisait sa douleur pour me rassurer, me montrer que je n’étais pas un monstre, c’était insupportable.

-Stop ! Je ne veux pas entendre que tu vas bien. Si tu tiens à ma raison, ne me dis pas ça.

-Mais c’est vrai !

-Je t’en supplie, Bella.

-Non, Edward. Moi, je t’en supplie.

J’écartais mon bras afin de pouvoir lire dans ses yeux. Ses yeux ne mentaient jamais, je saurais si elle me disait vrai ou non.

-Ne me gâche pas ça, insista-t-elle. JE SUIS HEUREUSE.

-J’ai déjà tout gâché.

-Tais-toi !

-Bon Dieu ! Lança-t-elle. Pourquoi ne peux-tu lire dans mon esprit ? Ce mutisme mental est un sacré inconvénient !

J’étais éberlué par ce revirement.

-C’est nouveau ça. Tu adores que je ne sois pas en mesure de deviner tes pensées.

-Pas aujourd’hui.

-Pourquoi ?

Elle abattit brutalement ses mains sur mon torse. J’allais enfin avoir la colère et les remontrances que je méritais, même si je ne comprenais pas son agacement quant à l’impuissance de mon don face à elle.

-Parce que ton angoisse serait inutile si tu pouvais voir ce que j’éprouve en ce moment. Enfin, il y a cinq minutes. J’étais parfaitement comblée, au nirvana. A présent, je suis… furax, en fait.

-Tu as raison d’être en colère après moi.

-Je le suis, tu es content.

-Non. Dis-je en soupirant. Je crois que rien ne pourra me satisfaire, aujourd’hui.

-Voilà ce qui me rend furieuse. Tu me gâches mon plaisir Edward !

Elle était impossible ! Je l’avais presque mutilée et là seule chose qui la souciait était mon chagrin, ma réaction !Je devais m’inquiéter d’elle pour nous deux vus qu’elle n’avait que faire de sa sécurité. Voilà pourquoi j’étais toujours si angoissé. Elle faisait toujours plus attention aux autres qu’à elle alors qu’elle était incontestable la plus fragile.

-Nous savions que cela serait risqué. Je croyais que c’était entendu. Par ailleurs… eh bien, ç’a été bien plus facile que ce que je prévoyais. Et ces bleus sont des broutilles. A mon avis, pour une première, nous nous sommes débrouillés comme des chefs, alors que nous allions vers l’inconnu. Avec un peu d’entraînement…

Elle était folle. Cela ne lui avait en aucun cas servi de leçon. Elle était prête à recommencer. Toujours et encore, remettre sa vie en danger. Qu’est ce que je devais faire pour qu’elle ait enfin la notion des risques encourus ?

-Franchement, Bella, tu avais deviné cela ? Que je te ferais du mal ? Avais-tu envisagé pire ? Considères-tu la chose comme un succès parce que tu es encore capable de marcher ? Pas d’os brisés, donc c’est une victoire ?

Les mots me coûtaient parce que je voyais fort bien les images s’y rattachant. Bella, morte, gisant sous mon étreinte… J’évacuais cette image de ma tête pour ne pas sombrer dans la folie.

-J’ignorais à quoi m’attendre. La seule chose certaine, c’est que je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi… merveilleux… parfait. Enfin, je ne sais pas comment ç’a été pour toi, mais moi, j’ai trouvé ça génial.

De mes doigts froids, je soulevai son menton afin de plonger mon regard dans le sien.

-Tu t’inquiètes donc de cela ? De mon absence de plaisir ?

Comment pouvait-elle se tromper à ce point ? Avoir toujours les mauvais instincts ?

-J’ai conscience, reprit-elle, que ce n’est pas pareil. Tu n’es pas humain. J’essayais juste de t’expliquer que, en tant qu’humaine, je n’imagine rien d’aussi bon.

Elle était adorable. Son regard refusant de rencontrer le mien, comme gênée de ce qu’elle venait de confesser. Comme si je lui avais donné plus de plaisir qu’elle m’en avait donné… Alors qu’elle se tournait enfin vers moi, je perçu son regard rempli d’embarras.

-J’ai l’impression que j’ai d’autres excuses à te présenter, lui dis-je. Je n’aurais pas osé imaginer que tu puisses interpréter mon bouleversement après ce que je t’ai infligé hier comme… eh bien, comme si ça n’avait pas été la meilleure nuit de ma vie. Mais je m’interdis de l’envisager ainsi, pas quand tu…

-C’est vrai ? La meilleure ? M’interrompit-elle, débordant d’enthousiasme.

-Après que toi et moi avons conclu notre accord, j’ai discuté avec Carlisle, dans l’espoir qu’il saurait m’aider. Naturellement, il m’a prévenu que cela risquait d’être très dangereux pour toi. Mais il a eu foi en moi… une foi imméritée.

Je ne la laissai pas protester et continuai en lui expliquant la conversation que j’avais eu avec mes frères.

-Je ne crois pas que Jasper et Emmett se trompent. Juste que, pour nous, ç’a été différent. Plus fort.

-Oui, ç’a été plus fort. C’a été tout.

Je ne pouvais céder à l’envie de croire ce qu’elle me rapportait. Mon corps se remit à espérer et je n’avais pas le droit de continuer dans cette voie.

-Cela n’enlève rien à mes torts. Même si ce que tu affirmes est vrai.

-Comment ça ? Tu crois que j’invente ? Pourquoi ferais-je un truc pareil ?

-Pour alléger ma conscience. Je ne peux pas ignorer l’évidence, Bella. Ni ta mauvaise habitude à vouloir m’innocenter quand je commets des erreurs.

Comme si je l’avais piquée, elle se saisit de mon menton et me regarda fixement. La vérité s’étalant au fond de ses yeux profonds.

-Ecoute-moi, Edward Cullen. Je ne raconte pas d’histoires pour que tu te sentes mieux, pigé ? Je ne savais même pas qu’il fallait te rassurer avant de comprendre que tu étais mal. Je n’ai jamais été aussi heureuse de ma vie, même le jour où tu as décidé que tu m’aimais trop pour me tuer, même le matin où je me suis réveillée pour découvrir que tu m’attendais… même lorsque j’ai entendu ta voix dans le studio de danse, ni quand tu as dit « oui » et que j’ai compris que tu étais mien pour toujours. Voilà les moments les plus heureux de mon existence, or la nuit que nous venons de vivre est encore mieux. Alors, fais avec et cesse de te torturer !

J’avais réveillé en elle le petit chaton pressé de rendre justice. Les rides de son front m’apparaissaient plus prononcées et j’entrepris à nouveau de les lisser.

-Je te rends malheureuse, en ce moment. Je n’ai pas envie de te rendre malheureuse.

-Alors ne le sois pas toi-même. C’est le seul truc qui cloche là.

J’inspirai profondément, elle avait raison. Il était grand temps d’aller de l’avant et passer à autre chose.

-Tu as raison. Le passé est le passé, je ne peux rien y changer. Inutile de laisser mon humeur gâcher la tienne. Je ferai tout ce que tu voudras pour que ton bonheur perdure.

Je lui souriais, sereinement. Espérant qu’elle n’exigerait pas de moi la seule chose que je devrais lui refuser.

-Tout ? Me demanda-t-elle soupçonneuse.

Au même instant, son ventre gargouilla. Sauvé par la gong.

-Tu as faim, ajoutai-je précipitamment. Je me levai afin de me diriger vers la cuisine et lui préparer un petit déjeuner, ou déjeuner vu l’heure avancée. Du duvet blanc tourbillonna sur mon passage alors que je me saisissais de mes vêtements.

-Pour quelle raison as-tu décidé de détruire les oreillers d’Esmé ? me demanda-t-elle.

-Je ne suis pas sûr d’avoir décidé de quoi que ce soit. Disons que nous avons eu de la chance que ce soit les oreillers et pas toi.

Je n’eu aucun mal à imaginer la scène et je me débarrassais rapidement de cette image. Cela n’arriverait pas. J’avais réussi jusqu’à présent à la maintenir humaine, je continuerai et je ne commettrai plus d’erreurs. Combien de fois m’étais-je répété cela ? A chaque nouvelle erreur commise ! Mais comme certaines avaient été douces à commettre. Je lui souriais alors qu’elle se mit debout. Revoir son corps nu aurait provoqué une vague de chaleur sans pareille, embrasant mon corps. Mais à la place, une vague de haine me parcouru à mesure que je contemplais le résultat de ma force.

 

 

 

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